Observations personnelles - Restaurant "Ary Quepay"

Ce soir la, j'avais decide d'aller diner sans regarder mes depenses, et ce fut riche d'enseignement.

Des mon arrivee a Arequipa, j'ai ete accueilli par une hotesse qui travaillait pour un bureau d'informations touristiques et qui m'a notamment indique l'adresse d'un tres bon restaurant peruvien.

En suivant ses recommendations, j'y suis alle le lendemain.

Bref, j'ai debarque plutot tardivement au "Ary Quepay"`pour gouter la cuisine locale.
Des mon arrivee dans ce restaurant, j'ai rapidement sympathise avec le serveur qui se prenomme "Juan" et qui avait un an de moins que moi.
Tout de suite, j'ai senti une certaine tension entre les serveurs et serveuses vis a vis du patron plutot impassible et autoritaire, a tel point qu'au bout de quelques minutes, c'est lui-meme qui est venu en personne, prendre ma commande.
Bien que cela ne soit pas vrai, je n'ai pas cede en lui disant que je n'avais toujours pas choisi.
Il n'etait pas question pour moi de disculper le serveur.
Apres quelques minutes, la commande fut prise et j'avais tout le loisir d'observer tout ce qui se passait autour de moi.
Dans un premier temps, je dois bien avouer que je ne trouvais pas tres amusant de diner seul. Et puis, au fur et a mesure, j'y ai pris gout en observant ce qui se passait autour de moi.
Certes, j'ai sympathise avec un couple de l'ile Maurice qui parlait un tres bon anglais, mais peu importe.
Si j'etais roumain, je crois pouvoir dire que j'ai revecu les premisses de la dictature sous l'ere "Ceausescu" avec le tyran d'un cote et les pauvres serveurs et serveuses de l'autre.
Tiraille par la peur que suscitait son patron et la volonte de me reveler ses conditions de travail, le pauvre "Juan" en etait reduit a s'exprimer par signes uniquement.
J'ai vite compris que les genereux pourboires des clients tombaient dans les poches du patron au detriment de ceux qui realisaient le vrai travail.
Devant une telle injustice, j'ai souhaite retablir l'ordre des choses, mais il fallait faire preuve de subtilite au risque d'etre decouvert. Oh evidemment pour moi je n'avais rien a craindre, contrairement aux serveurs et serveuses plus exposes!
Sans attendre de recevoir la note, j'ai alors place le pourboire dans la corbeille a pain en prenant soin de recouvrir l'argent d'une serviette en papier afin que le patron ne decouvre la supercherie.
Quel bonheur n'ai-je pas suscite en voyant les yeux de "Juan" s'illuminaient!
Il venait de faire la moitie de son salaire journalier.

Finalement, ce diner en solitaire fut riche d'enseignement!