Retour a Uyuni

Apres ces trois jours d'aventure, je suis finalement revenu a Uyuni.

Je sors d'une pizzeria ou je viens de manger une pizza aux anchois avec un verre de vin rouge bolivien, mais a la rigueur on s'en fout!

En revanche, ce qui est peut-etre plus interessant, ce sont les notes de mon carnet de voyage:

"J'ai trop de plaisir a evoquer mes obsevations du moment dans cette pizzeria de Uyuni.

Apparemment, je suis l'unique personne seule dans ce restaurant.

Tout autour de moi, il y a de grandes tablees avec des couples ou des groupes d'amis ou des couples de groupes d'amis (ou le contraire, je ne sais plus trop).

J'ai l'impression d'etre sur le balcon d'un theatre ou plusieurs scenes se jouent simultanement.

Je ne reste pas uniquement spectateur, je suis un peu acteur malgre moi. Sans pretention, je pense que ma simple presence influt sur le comportement des gens dans le restaurant.

J'observe donc et j'observe a outrance, a tel point d'ailleurs que cela fini par en devenir genant pour certains clients.

Je me delecte de scruter, d'analyser, decortiquer chaque detail meme le plus anodin.

Je vois des couples qui n'ont plus rien a se dire ou pour ceux du moins qui essayent, se parlent sans se regarder dans les yeux.

Je vois des, pardonnez-moi l'expression, "grandes gueules" qui ont tout fait tout vu et sous pretexte qu'ils parlent plus fort que les autres, s'imaginent etre les plus interessants.

Je vois un serveur qui regarde meduse le comportement de certains clients arrogants qui ne daignent meme pas lui repondre.

Je vois deux belles blondes qui viennent de rentrer dans le restaurant mais la, cela reste pour le plaisir des yeux.

Enfin, je vois un jeune couple cache au fond de la salle. Ils ne parlent apparemment pas la meme langue mais l'aisance avec laquelle ils arrivent a communiquer en dit long sur la profondeur de leur relation.

C'est selon moi, une situation plutot paradoxale ou traditionnellement la personne seule est celle qui est observee et non celle qui observe."

Sans quitter "ma piece de theatre", ce fut interessant de changer les roles ce soir.

Volcán Licancabur (5,935m)

A peine le temps de se secher, on a repris la route pour aller encore plus au Sud jusqu'a la laguna verde a la limite avec la frontiere chilienne.


C'est le volcan qui delimite sur une partie la frontiere entre les deux pays.

Aguas Termales

Apres avoir vu la beaute du leve de soleil sur les geysers qui n'etait pas d'ailleurs sans me rappeler celui del Tatio au Chili, on a fini pour certains par se rechauffer avec un bon bain dans des eaux thermales a +25 degres celsius.

C'etait tellement bon que j'ai ete le dernier a en sortir!

Sol de Mañana geyser

Le reveil du lendemain n'a pas ete facile.

Ayant dormi a une altitude de plus de 4 300 metres, autant dire qu'il faisait plutot froid au leve a 5 heures du matin (entre -15 et -20 degres parait-il)!

J'avais les mains tellement frigorifiees que je me sentais presque mal dans le vehicule tout-terrain.

Laguna Colorada (4,278m)

J'ai fini cette journee en compagnie de mon groupe de cinq allemands tous tres sympas. On a beaucoup parle de politique et il y a eu des echanges interessants sur nos visions respectives de l'Europe notamment.

Mais volontairement, je ne developperai pas ce sujet davantage.

On a donc tous termines dans une auberge tout ce qu'il y a de plus rudimentaire avec un matelas aussi dure qu'une planche en bois.

Cet endroit etait situe pas tres loin de la laguna Colorada de couleur rouge due a la concentration importante de certains mineraux.

El Arbol de Piedra

Vous me direz, j'ai bien vu des arbres pousses sur les pierres des vestiges d'Angkor, alors pourquoi pas un arbre de pierre en plein desert.

J'ai peut-etre des hallucinations!

Laguna Cañapa

...ou encore la laguna Cañapa occupee par les fameux flamants roses qui avaient disparu du Salar de l'Atacama.

El volcán Ollague (5,890m)

Le lendemain matin, nous sommes repartis en vehicule 4x4 pour admirer d'autres merveilles dont notamment le volcán Ollague qui culmine a 5 890metres...

Et la route continue!

Le soir, les quelques "rescapes" et moi-meme avons fini dans l'auberge plutot rustique d'un village isole, San Juan plus au Sud du salar.

L'hotel de sel

On s'est tous rendus dans un village a la limite du salar pour admirer la fabrication des briques de sel avec lesquelles ce font des constructions de maisons, voir d'hotels.
Ce fut d'ailleurs l'objet de la visite suivante ou on a decouvert un hotel avec les murs, les tables, les chaises et memes les lits sont en sel. Tout un edifice de sel donc ou seul le toit et les fenetres n'avaient rien de sale.

Ca me rappelle un de mes gateaux d'anniversaire preparee par une gentille voisine de Saint-Cloud, Monique Breard, malheureusement aujourd'hui decedee d'un cancer.

Le jour de mes sept ans, elle m'avait confectionne une maison en carton, qu'elle avait decore d'un tas de friandises pas tres bonnes pour les dents.

Le toit etait represente par des "boudoirs", des "macarons" jonches le rez-de-chausse et le premier etage, l'escalier etait horne de "fraises tagada" avec du "reglisse" pour symboliser chacune des marches. Enfin pour acceder a la maison, il ne fallait pas oublier le petit chemin qu'on devinait avec l'alignement colore des bonbons "smarties"!

Bref, un beau souvenir d'enfance...pour n'evoquer que celui-ci.