Tour du Monde

18 Septembre 2006: Création du blog en préparation du Tour du Monde d'une durée de 1 an

dimanche, juillet 15, 2007

realisation

J'ai encore du mal aujourd'hui a realiser ce que j'ai fait.
Je crois que ma reussite a tenu a une succession de petits details, dont le plus important a ete de toujours fixer mes yeux sur un point en amont.

C'est sans doute, l'une des experiences les plus enrichissantes de mon voyage voir de ma vie, ou j'ai connu plusieurs etats en passant de la motivation a relever ce defi, au doute de ne pas y arriver (relaye par l'inquietude de faire un oedeme cerebral), au depassement de moi-meme (en esperant avoir apprivoise ma peur du vide), a la fierte d'etre alle jusqu'au bout du sommet...mais aussi de moi-meme.

Deux compagnons d'echapee!







Deux des irlandais sont egalement parvenus au bout.

Ce ne fut pas le cas de tout le monde mais ca ne leur enleve pas le merite d'avoir essaye.

Une crevasse









"Il faut faire attention ou on met les pieds!"

Mon guide de montagne



"Merci Antonio pour tes bons services!"

Le sommet au petit matin


J'etais tellement extenue que j'ai a peine goute au plaisir d'avoir realise toute l'ascension.

Malgre le froid, j'ai quand meme pu admirer le leve du soleil au-dessus des nuages.

L'instant a vraiment ete magique.

Peu de temps nous etait imparti au sommet de cette montagne et j'ai ete designe le premier pour descendre en rappel, avec une corde qui faisait tout au plus 55 metres, autant dire trop courte pour couvrir toute la hauteur!

Mon guide m'avait alors explique qu'arrive au bout de la corde, il me ferait signe et que je devrais me cramponner a la paroie a l'aide de mon piolet en attendant qu'il me rejoigne.

Autant dire que je n'etais pas sur de bien comprendre ce qu'il me disait ou plutot si, je craignais d'avoir compris.

J'ai quand meme demande la traduction a un type qui comprenait bien l'espagnol!

On a donc glisse la corde au mousqueton de mon harnais et je me suis lance en portant toujours mon regard vers le haut.

Le grand jour!

N'etant pas sur d'aller jusqu'au bout meme si intimement, je le souhaitais, je suis parti seul avec l'un des guides boliviens, Antonio, le restant du groupe se partageant les deux autres guides.

Chaque cordee progressait tres lentement. Passe les 5,700 metres ou l'oxygene se rarefie considerablement, j'avais l'impression qu'on marchait au ralenti.

Dans mon ascension, je ne pretais meme pas attention au paysage, calquant mes pas sur ceux d'Antonio et restant ultra-concentre sur ma respiration.

Arrives a 5,920 metres, il restait la touche finale avec un mur glace quasi vertical de plus de 150 metres a escalader.

Le temps de bien reprendre mon souffle et de m'hydrater avec "une potion magique" concoctee par Ralf (en effet, il m'avait explique qu'a cette altitude, l'eau risquait de geler et que privee de mineraux, elle n'aurait qu'un effet drainant, m'affaiblissant davantage), j'ai attaque la derniere partie a l'aide de mon piolet et de mes crampons. J'etais evidemment seconde par mon guide pour prevenir toute chute fatale.

A bout de souffle, j'ai du marquer plusieurs arrets pour reprendre quelques forces.

A aucun moment, je n'ai regarde vers le bas. Je savais que si je faisais cette erreur, je risquais de rester figer sur la paroie.

Les derniers metres m'ont semble une eternite mais j'y suis arrive!

Ma deuxieme nuit en montagne


Ce n'est que le lendemain midi que nous sommes partis pour un deuxieme gite a 5,200 metres ou plutot devrais-je dire cabane en tole a moitie rouilllee.

On devait se coucher a 18 heures pour un reveil programme a minuit. Il fallait partir au plus tard a 2 heures du matin pour avoir la chance, pour les plus rapides, d'observer du sommet, le leve du soleil.

Pour preparer au mieux cette courte nuit, on a dispose plusieurs matelas a meme le sol et telles des sardines dans un boite de conserve, on s'est allonges les uns contre les autres en prenant soin d'alterner la tete et les pieds de chacun.

En preparant mon sac de voyage pour ce tour du monde, je n'avais evidemment pas prevu d'equipement pour la haute montagne. Aussi mon pauvre petit duvet utilisable pour des temperatures de l'ordre de +20·Celsius ne me paraissait pas tout a fait adapte aux conditions climatiques a cette altitude.

Pour cette aventure, j'etais passe par une agence reputee qui m'a fourni tout l'equipement et le materiel necessaire pour que cela se deroule au mieux.

Cette nuit la, je n'ai eu aucun mal a m'endormir a 18h, sans doute aide par la marche eprouvante de l'apres-midi.

Seulement vers 20heures, je me suis reveille avec un mal de tete terrible que j'ai vite associe au "sorojchi", un terme local qui signifie "mal des montagnes".

Impossible de me rendormir pour essayer de profiter des quatre heures qui me restaient.

C'est alors que j'ai ete pris de legeres convultions ou le simple fait d'avaler ma salive m'etait penible et je ne supportais plus le duvet double epaisseur dans lequel je m'etais enmitouffle. De plus, je m'etais couche tout habille avec un bonnet, une polaire, deux pantalons et une paire de chaussette (insuffisant pour garder les pieds au chaud), ce qui reduisait considerablement mes mouvements dans le duvet.

Peu avant minuit, l'un des guides est sorti pour s'assurer que les conditions climatiques soient bonnes. J'entendais souffler des rafales de vent et quelque part, au plus profond de moi, j'esperais que l'expedition soit annulee. Mais il n'en fut rien!

Des le leve, j'ai alors suivi les conseils avertis d'un guide de haute-montagne d'origine allemande, Ralf, qui m'a recommande de boire beaucoup pour soulager mon mal de tete. Je devais fluidifier mon sang encore trop concentre et pour cela j'ai du boire pas moins de deux litres de the chaud avec des feuilles de coca.

C'est encore Ralf qui la veille, m'avait promulgue d'autres conseils, dont notamment le fait de dormir avec mes gants et une autre paire de chaussettes proche de mon corps ou encore glisser du papier journal dans mes chaussures de marche pour ne pas les retrouver humides le lendemain matin.

"Merci Ralf!"

Entrainement sur le glacier




Cette premiere journee etait donc consacree aux techniques glacieres. J'ai donc appris a manier un piolet, a me mouvoir sur un glacier avec des crampons ou encore a descendre en rappel (la-dessus, j'etais plutot mal a l'aise).

Le soir meme, on s'est retrouves en plus d'autres grimpeurs dans un gite confortable avec cheminee, a 4,700 metres. C'est la que j'ai pu juger des talents du jeune guitariste qui n'a pu jouer que jusqu'a 20 heures.

Huayna-Potosí

Wouah quelle aventure!
Je reviens de mon expedition de trois jours sur le Huyana-Potosí et j'en garde des images plein la tete. Pas seulement des images d'ailleurs, meme si les paysages ont ete splendides, merveilleux; car au-dela du cadre fabuleux, ce sont surtout les differentes emotions traversees qui ont ete marquantes.
Je suis donc partis avec un groupe de quatre personnes, dont un israelien et trois irlandais. L'un des irlandais, originaire de Belfast (dans ce cas, c'est plutot l'Irlande du Nord) se debrouillait plutot bien a la guitare et il nous a ressorti le premier soir, tous les classiques de "Christie Moore".